Maiale

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Maiale :

Ce mot parle instantanément aux amateurs de Panerai. Il allume des lumières dans leurs yeux, mais il demeure mystérieux pour le commun des mortels ; Maiale ! Ca signifie « cochon » en italien. C’est étrange vous allez me dire !… Comment un cochon peut-il avoir ce pouvoir magique chez une communauté d’amateurs de montres italiennes ? Allez, je vous ai fait suffisamment mariner ; il est temps de vous expliquer un peu….

Tout commence au milieu des années 30, quand deux ingénieurs navals de la Marine italienne (Teseo Tesei et Elios Toschi) décident de moderniser l’idée du sous-marin de poche d’attaque. Déjà pendant la première guerre mondiale, Rossetti et Paolucci avaient utilisé un sous-marin de poche pour couler le cuirassé austro-hongrois « Viribus Unitis« . Là, Tesei et Toschi poussent le concept plus loin et bientôt né le « Siluro a Lenta Corsa » (SLC). C’est un petit sous-marin qui mesure entre 6,70 m et 7,30 m. Son nez détachable peut contenir jusqu’à 230 kilos d’explosifs. Il est manoeuvré par deux plongeurs qui le chevauchent assis à califourchon sur son dos (un peu comme quand Vil Coyotte enfourche une fusée pour attraper Bip Bip !). L’idée étant donc de se glisser sous la quille d’un navire ennemi à l’ancre et de fixer la charge explosive sur sa coque.
Bon, vous aurez compris tout de suite que la manoeuvre est hautement délicate (il n’y a qu’à voir ce qui arrive à Vil Coyotte à chaque fois !…). Durant la seconde guerre mondiale, de nombreuses opérations furent tentées par les hommes de ce qui fut la Xème flottiglia Mas. Les Maiales étaient transportées à proximité des ports ennemis par des sous-marins de plus grande taille (tel le fameux « Scirée » commandé par le prince Junio Valerio Borghese). Nombres de ces opérations se soldèrent par de cuisants échecs (au cours de l’une d’elles elles Teseo Tesei perdit la vie), mais certaines actions demeurent dans l’histoire des opérations de marines parmi les faits d’armes les plus incroyables jamais réalisés.

Bien sûr, ces plongeurs de combat étaient dans le mauvais camp. Il faut rappeler qu’ils combattaient alors aux côtés des nazis. Bien loin de moi l’idée d’en faire l’apologie. Mais les exploits de cette poignée d’hommes ont gagné jusqu’au respect de leurs adversaires. Soulignons alors juste leur inventivité et leur courage à défaut de pouvoir souligner leur sens de l’histoire et leur sens moral !

Pour finir, je ne vous ai toujours pas expliqué la raison pour laquelle, ces petits sous-marins de poche s’appelaient « Maiale ». C’est parce qu’un jour, Teseo Tesei, qui revenait d’un essai qui ne s’était pas déroulé comme prévu (ces SLC étaient très difficile à manier et peu fiables), avait dit, dépité, à un opérateur sur le port : « tiens attache moi donc ce satané cochon ! »…

Voilà donc toute l’histoire (très résumée) ! Voilà pourquoi, certains modèles de Panerai arborent un dessin de maiale ! Voilà pourquoi, cet objet reste particulier dans l’imaginaire des amateurs de belles montres italiennes !… Et si vous souhaitez aller plus loin dans la découverte de ce pan de l’histoire de la 2ème guerre mondiale, je ne peux que vous conseiller la lecture des ouvrages suivants :

-« Borghese, le prince noir des hommes-torpilles » de Pierre Demaret chez Robert Laffont

– « Torpilles humaines – sous-marins de poche » de Warren et Benson chez Arthaud

– « Torpilles humaies » de Serge Ouvaroff chez marabout junior

Si vous souhaitez visualiser les photos qui suivent en plus grand format, il suffit de cliquer dessus !

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